La semaine prochaine, je suis convoquée à un entretien individuel avec la directrice de mon service, entretien qui remplacera désormais la feuille de voeux et la notation dont nous avions l'habitude.

J'ai mis ma carrière professionnelle de coté il y a un bon moment maintenant. Les parenthèses sont en plomb.

J'ai donc la tête pleine de questions plus existentielles les unes que les autres. Ai-je un objectif pour l'année à venir? Ai-je envie d'avoir des projets pour les années suivantes? Quelle place vais-je accorder à mon travail dans ma vie?

Il va falloir trouver des réponses avant jeudi...

Le pouvoir de séduction de cette enfant m'impressionne.

Si petite et déjà un regard qui transperce, un port de tête de princesse, une élégante douceur...

Je la regarde et je me sens empotée, encombrée que je suis de ma féminité depuis toujours.

Moi qui me sens déguisée en talons, qui ne me maquille jamais, qui n'a pas porté une jupe depuis

des lustres...que vais-je lui transmettre qui la fasse se sentir bien dans sa peau et dans sa vie?

On n'est jamais 2 fois la même mère, cela s'annonce plus compliqué cette fois-ci...

Ce matin, en sortant de la maison bien avant une heure raisonnable, le froid m'a saisie.

Un vrai frisson, de ceux qui annoncent des jours difficiles.

A midi, c'était un fait, ma fille toussait et ma gorge était douloureuse.

Le programme de l'après-midi s'imposa: pyjama, paracétamol et sieste au chaud, l'une contre l'autre.

Le réveil tout doux à se regarder mutuellement ouvrir les yeux, le goûter devant la cheminée, mandarines et biscuits au chocolat, les calins, sourires et jeux partagés...c'est une vraie chance d'avoir ce temps là à vivre avec elle, de travailler juste assez pour exister dehors et de rentrer ensuite à ma vraie vie.

Je n'aime habituellement pas le mois de novembre. Il fait gris, froid, humide, la nuit tombe alors que le jour s'est à peine levé.

C'est en général une période déprimante, plus l'été indien, qui est si beau ici, pas encore Noël et les couleurs de l'hiver.

L'année dernière, je n'ai rien vu de novembre. ma petite fleur occupait mes jours et mes nuits, mon seul bonheur était de rester au chaud avec elle dans mes bras.

Cette année, l'été indien se prolonge. Le soleil réchauffe les après-midi, nous sortons tous les jours balader en poussette et profiter des derniers rayons.

La lumière du soleil d'hiver se reflète dans les yeux de ma fille qui découvre le monde, les chemins bordés d'arbres, les oiseaux qui n'ont pas migré, le chat qui nous suit partout.

Cette enfant me fait redécouvrir le monde.

Je me suis demandé, aujourd'hui, ce qui pouvait avoir un rapport avec la consigne du jour.

Ce matin, notre factrice est passée avec ses calendriers. Autour d'un café, nous nous sommes amusés du comportement de la petite fleur, qui a finalement choisit un almanach des postes décoré de papillons multicolores. Kitchissime.

La conversation a glissé sur nos aînés presque conscrits, jeunes étudiants, qui nous manquent et nous envahissent de linge et de demandes d'attention à chaque retour au nid.

A son départ, j'ai jeté rapidement un oeil sur le courrier laissé sur la table.

Cette lettre de la banque venait me rappeler qu'en attendant des jours meilleurs, nous traversions plutôt des bas en ce moment...

Mais comment font les moins chanceux?